MAURESMO: “CHANGEMENT ET RENOUVEAU”
C’est un divorce par consentement mutuel sans heurt ni animosité à l’image de la joueuse, Amélie Mauresmo, et de son entraîneur, Loïc Courteau. L’ancienne numéro 1 mondiale a besoin de «changement et de renouveau» pour trouver un nouveau souffle et entendre un discours différent. En bonne intelligence, ils ont donc choisi de se séparer et la Française n’a pas encore le nom de son successeur. Des entraîneurs français sont sur sa liste, la piste étrangère semble mener à une impasse. Mais Amélie Mauresmo (Photo L’Equipe) devrait changer un peu de fonctionnement. Son triumvirat composé d’un coach et d’un kiné qui la suivent en permanence pourrait exister en pointillés lors de phases de préparation, des tournois du Grand Chelem et des tournées importantes comme Miami-Indian Wells. Comme préparateur physique, elle garde Xavier Moreau. Comme kiné, elle envisage plusieurs personnes, Jérôme Bianchi, Alain Nédélec ou Michel Franco, sur des événements ponctuels. Mais Amélie Mauresmo a choisi de se donner le temps de la réflexion et devrait annoncer son choix à la mi-novembre. «J’explore les pistes, j’écoute ce qu’on me dit, je commence à cibler ce dont j’ai envie tennistiquement, prévient la championne. Je suis en cours de réflexion.»
Amélie Mauresmo, pourquoi avoir choisi de mettre un terme à votre collaboration avec Loïc Courteau?
Après de nombreuses discussions depuis plusieurs mois, on a décidé de se séparer. On a connu une superbe aventure avec Loïc (Ndlr : Courteau, son entraîneur) et Michel (Ndlr : Franco, son kiné). Mais depuis un petit moment, on pressentait que j’avais besoin de changer. On a essayé pas mal de choses pour tenter de continuer l’aventure ensemble, pour que la “mayonnaise” reprenne et que le discours passe un peu mieux. Mais on a fait le tour et maintenant chacun va partir sur des aventures différentes. Nos relations sont toujours très bonnes. On a parlé de manière libérée et de façon très honnête de ce qu’on ressentait. On tire tout simplement cette conclusion au bout d’un an et demi difficile pour tous les deux. Il n’y a pas de problème. On se boira une bonne bouteille parce qu’on a quand même de belles choses à fêter.
Cette décision a-t-elle été retardée par l’affectif?
Bien sûr. On a vécu beaucoup de choses ensemble. On a voulu aller au bout du bout de cette histoire par rapport à l’amitié et à l’estime qu’on a l’un pour l’autre et aux choses qu’on a accomplies ensemble. On avait déjà vécu des moments difficiles, mais il y avait eu du soleil derrière. On espérait un peu cela. Cela n’a pas été le cas. On a probablement fait le tour de la question. Il était temps pour l’un comme pour l’autre d’avoir chacun sa route. Pour moi, c’est un changement et un renouveau. Au bout de six ans, on s’essouffle peut-être un peu tous les deux au niveau du discours, de la réception des informations, de leur intégration et de leur analyse.
Est-ce que vous aviez le sentiment que son discours ne passait plus ? Y avait-il une routine?
Forcément un petit peu. C’est un fonctionnement de couple, on était tout le temps ensemble.
Le fait d’être partie seule lors de la tournée asiatique a-t-il provoqué la décision?
Exactement. Je me suis aperçue de certaines choses sur mon jeu, sur le fonctionnement, sur la routine qu’on avait avec Loïc et Michel. J’ai eu envie de sortir de tout cela.
De quoi avez-vous besoin aujourd’hui en termes d’entraînement?
Probablement d’un nouveau discours. C’est ce que j’avais de plus en plus de mal à intégrer. J’ai besoin d’une nouvelle dynamique, un renouveau dans l’entraînement, dans la préparation, dans le discours et dans le quotidien.
Avez-vous choisi votre nouvel entraîneur?
J’explore les pistes, j’écoute ce qu’on me dit, je commence à cibler ce dont j’ai envie tennistiquement. A l’étranger, je ne vois pas pour l’instant. En France, j’ai des noms en tête. Je suis encore en train d’y réfléchir. Est-ce que ce sera à plein temps ou une sorte de mi-temps où je serais accompagnée sur certaines tournées et dans les périodes de préparation ? Est-ce que, sur certains tournois, je serais seule ? Pour l’instant, c’est encore en réflexion. J’ai des idées assez précises sur l’évolution à donner à mon jeu. Il faudra s’adapter sur les temps de travail et aller dans la qualité et la précision. Au niveau de la préparation, je ne peux plus faire quatre heures de tennis par jour comme au début de ma carrière. Il faut donc quelqu’un qui prenne bien cela en considération et qui sache être à l’écoute tout en étant capable de m’apporter de nouvelles choses. Il faudra parler de cela avec la personne idoine le moment venu. Tout cela est en cours de réflexion. J’en parle avec les gens en qui j’ai confiance. J’ai jusqu’à la mi-novembre pour déterminer tout cela. Je n’ai pas encore établi de contact. J’attendais de mettre les choses au clair avec Loïc, de prendre cette décision, de lui en parler et de l’annoncer.
Quelles sont ces nouvelles choses à améliorer dans votre jeu?
Ce sont des choses que je n’ai pas pu beaucoup travailler en raison des blessures. Je pense prioritairement au service. Il faut que je me remette à bosser le service. Physiquement, cela va bien. Je n’ai pas de pépins, je n’ai plus de retenue sur ce coup. C’est un coup important. Il faut aussi que je travaille le retour et que j’arrive à faire évoluer ce coup, notamment sur les deuxièmes balles. C’est un travail assez précis à effectuer. Dans le jeu, il n’y aura pas de grandes nouveautés. Je ne vais pas changer du tout au tout. Il faut peaufiner des petites choses. Avec Loïc, on a été un peu frustrés sur les derniers mois en raison des blessures. Cela ne nous a pas aidés dans cette envie de continuer ensemble et surtout d’arriver à trouver des solutions.»